PARTENARIAT SAISON 2023 - 2024 : QUAND JE RESPIRE, TOME 4 / ELISA ALBERTE

 La plus parfaite des fins pour cette pépite slow-burn, merveilleuse de douceur, de bienveillance et de réalisme dans les relations entre les personnages.


Le vide dans le cœur de Luna depuis le départ de Benjamin ne parvient pas à se remplir, malgré sa boutique, ses amis, sa famille, la joie qui se cachait là où elle ne l'attendait pas. 
Et puis, le soir de ses adieux au Moose, sorti de nulle part, il est là, et tous les sentiments s'envolent comme autant de papillons que la distance, le manque et l'inquiétude a rendu plus enfiévrés encore. 
Mais voilà, alors qu'elle parvient tout juste à trouver un fragile équilibre loin de ses rêves, Luna sait qu'elle prend un risque en succombant à nouveau. Et si il partait encore ? Pourrait-elle survivre une nouvelle fois à ce mal inouï qui ne l'a pas lâchée pendant sept mois ? 
Benjamin ne revient pas seul, un lourd bagage le suit, et avec, une menace qui pourrait bien briser le jeune homme pour de bon. Loin de la douceur de Brenton, New York devient alors la ville de tous les espoirs, de toutes les batailles, et de toutes les émotions...
Petit aparté, pour commencer cette chronique qui marque le dernier tome de cette saga merveilleuse, qui prouve une fois encore que l'auto-édition regorge de pépites. Ce dernier tome marque la fin d'une aventure qui m'a permis de découvrir la plume d'Elisa, de m'en faire une amie, et de trouver avec elle un territoire commun dans la romance douce, les grandes émotions, la bienveillance et la vraie tendresse palpable dans chaque chapitre. A force de ne voir que des romances sorties du même moule en librairie, on finit par oublier que des merveilles comme Quand Je Respire existent, et qu'elles méritent de trouver public, succès et écho médiatique. 
Si cette chronique vous intrigue rien qu'un tout petit peu, faites-vous ce cadeau. Je m'en porte personnellement garante. 
Ellexa. 


Elisa Alberte maîtrise le slow burn, c'est un fait, largement détaillé par le passé ici-même. Ce sous-genre précis de la romance, qui brille par cette exquise installation lente et douce des sentiments, a tendance à ne pas vraiment savoir gérer ses fins, souvent bâclées par envie de finir trop vite, trop fort. Sans surprise, ici, ce n'est pas le cas. L'histoire de cette jeune femme forcée à tout reprendre depuis le début, et de cette histoire d'amitié entre deux enfants brutalement interrompue par des décisions d'adultes trouve ici de multiples ressources pour conserver sa prise solide sur nos cœurs. 


Dès les premières pages, on retrouve toute la fièvre du cliffhanger du dernier tome, qui laissait les lectrices à bout de souffle (ce qui est plutôt bien vu quand on écrit un roman qui s'appelle ainsi) dans l'attente que Benjamin et Luna se retrouvent enfin après les immenses sacrifices que le jeune homme a du faire, laissant son existence entière derrière lui. On n'a pas besoin de plus que quelques phrases pour que l'expérience de lecture passée se ravive, qu'on retrouve le lien unique entre les deux personnages, et toute la sérénité de la vie à Brenton. Elisa parvient à retranscrire la joie toute simple de la vie là-bas, et crée sans forcer une bulle dans laquelle on se glisse avec bonheur. Le pont entre le tome 3 et 4 est solide, et réactive toutes les émotions laissées derrière nous. On se surprend à ne pas pouvoir lâcher le roman jusqu'à ce qu'un contact se fasse, et quand il arrive, Elisa ne se repose pas sur ses lauriers et continue de creuser encore son récit, pour l'enrichir, le magnifier, le rendre plus puissant encore. 

Ce tome final est un vrai grand-huit émotionnel, tout en restant strictement dans les lignes de ce que l'autrice a installé dans les trois tomes précédents. Elle s'évertue à ne laisser aucun sentiment de côté, elle nous force à tous les confronter, à répondre aux questions que nous n'avions même pas mais qui, une fois considérées, s'avèrent essentielles et capitales pour la construction de cette histoire poignante et belle. Nous revenons ici parfois dans le temps pour saisir les non-dits, les blessures cachées, les réactions à des moments charnières vus par l'autre. Benjamin et Luna prennent les rênes de cette histoire qui aurait tant pu les séparer, forçant Benjamin à regarder en face sa propre vie dans toutes ses tragédies en face, et à affronter des conséquences qui menacent son existence présente et future. Luna, la force tranquille malgré ses propres blessures, parvient à devenir un véritable point d'ancrage pour le jeune homme, prouvant comme elle a mûri, grandi, changé depuis son histoire avec Théo. De jeune fille, Luna est devenue une jeune femme, forte, généreuse, pugnace et résiliente, et elle n'hésite pas à partager ses vertus autour d'elle. 

Dans ce tome, Elisa aborde des thèmes plus noirs, qui n'arrivent cependant pas comme un cheveu sur la soupe. Ce sont des éléments narratifs qui ont été construits petit à petit, et étaient forcément destinés à prendre une place centrale dans ce tome-ci. Jamais l'évocation des troubles de la mère de Benjamin, et la possible hérédité de ceux-ci n'apparaissent jamais comme forcés, ou superficiels. Elisa en profite pour présenter une image solide et réaliste de certains troubles de la santé mentale, qui peut même, le cas échéant, pousser une lectrice perdue à consulter tant la présentation de ces troubles est vibrante et bien faite, sans jamais pour autant ressembler à un info-dump mal digéré. Elisa a fait un immense travail préparatoire, elle parvient à restituer des éléments durs sans jamais les rendre étouffants. On se prend à vouloir sincèrement prendre Benjamin sous notre aile, et à vivre son parcours avec intensité. 
Bien entendu, qui dit dernier tome d'un slow-burn veut forcément dire qu'à tant se chercher, les personnages vont se trouver, et il faut saluer la virtuosité avec laquelle Elisa restitue les sensations des personnages. Jamais on ne frôle même la vulgarité dans les scènes d'amour, tout en percevant tout à fait la sensualité qui s'en dégage, tout comme la fièvre, et la connexion entre Luna et Benjamin. Ces éléments sont fidèles au récit en général : doux, tendres, puissants et captivants. Elisa parvient à construire une intimité à l'image de ses personnages, prouvant que sa construction de ceux-ci est parfaite. Jamais elle ne mord la ligne, ou ne va trop loin dans la capture de ce qui lie les amoureux. Et ça fait un bien fou à lire. 
Dans une forme de boucle qui va se boucler, une bonne partie du roman se passe dans le New York que Luna a eu tant de mal à quitter. Ils sont ici pour Benjamin, mais aussi pour assister à l'éclosion de la carrière de Megan, pour souligner la présence rassurante de John, pour retrouver d'anciens amis, pour tirer un trait sur le passé...La grosse pomme reprend une place centrale, celle de bien des dénouements, qui vont demander courage, abnégation, résilience et amour à notre duo adoré, mais elle va aussi prouver que le lien entre Ben et Luna existait malgré la longue séparation dont Benjamin en a tant voulu à la jeune femme. Plutôt que d'opposer la vie trépidante de la grande ville à celle bien moins palpitante de Brenton, Elisa transforme New York en un vrai personnage, capable de réaliser des rêves, préserver des relations, arrondir les angles de fins abruptes, donner des réponses, assainir des luttes internes. Loin d'être une menace, elle permet aux personnages de se retrouver, et de comprendre où leurs deux cœurs ont pris racine. 

Pour conclure...Ce serait mentir que dire qu'Elisa n'est qu'une romancière. C'est une conteuse d'histoires, une créatrice d'émotions, une alchimiste des sentiments, et une fabuleuse narratrice. J'ai profondément aimé ces personnages, je les quitte avec une petite pointe de regrets de savoir leur histoire terminée (et si bien terminée !) mais je crois que je vais me permettre de venir de temps en temps imaginer ce qu'ils sont devenus. 
Message à l'autrice : si d'aventure, l'envie d'un petit cinquième se fait connaître...On sera toutes là ! Moi la première. 



(sans suspens) 
(il y en a 157, j'ai compté)
(ça les vaut largement)




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