SERVICE PRESSE SIMPLEMENT PRO : LA LISEUSE / ARMAND HENDERYCKX

Un très beau roman, doux et profond, sur la lecture, les lecteurs, et les aventures qui se cachent là où on ne les attend pas forcément


Le résumé :

Du haut de sa pile à lire, Gwen admire le monde derrière les pages des livres qu'elle aime de tout son cœur. Un peu recluse avec ses chats et ses histoires qui sentent si bon, elle a perdu le contact avec la possibilité de l'amour et, surtout, de l'aventure. Celle-ci va pourtant venir la cueillir là où elle ne s'attend pas à l'être après une conversation impromptue avec Martin sur son groupe de bibliophiles, et la précipiter dans une histoire qui va transformer la liseuse en héroïne de sa propre vie...

La chronique :

Etrangement, chroniquer le jour de la St Sylvestre cet ouvrage d'un auteur que je commence à bien connaître et à apprécier plus encore, Armand Henderyckx, tombe presque comme une évidence pour terminer cette année où, comme Gwen, je suis devenue une liseuse de profession, et, comme elle, la communauté des bibliophiles m'a ouvert les bras et offert parmi mes plus jolies aventures, à l'aube d'une aventure plus grande encore. Difficile de ne pas sourire en envisageant les similitudes (et les différences) entre moi et l'héroïne de cet ouvrage précieux et doux, qui ne peut qu'être l'augure le plus encourageant pour la nouvelle année. 

On serait tenté de croire ce roman parfumé à l'eau de rose. Ce serait une grosse erreur dont Gwen pourrait s'ombrager. Ici, Armand raconte plutôt une histoire de vie, où il explore l'amour sous toutes ses formes, depuis celui de et pour ses parents, ou l'absence de celui-ci et ses raisons, jusqu'à ces choses dont Gwen tombe amoureuse et qui sont une force pour éclairer sa vie. L'examen de ces émotions est, mais ce n'est pas une surprise quand on connaît l'auteur, délicat, nuancé, inspiré et touchant, et saura toucher profondément le lecteur qui aura trouvé ce roman dans sa PAL. Dans la même lumière, l'auteur examine aussi les limites de ces passions, qui peuvent parfois mener à moins de vie en essayant de la remplir. 

C'est probablement le roman le plus abouti d'Armand, dont le style est plus fluide et précis que jamais, sans se départir de sa patte presque théâtrale dans les dialogues qui ont toujours à cœur de préciser les émotions et les expressions de ses personnages à la façon de didascalies, élevant encore un récit poétique et envoûtant. En plus de la beauté de l'histoire principale, qui, même si elle dépeint parfois des situations dures, ne se permet jamais d'infliger la douleur pour la douleur, le récit recèle de petites merveilles qui participent à rendre le tout enivrant. 

Par exemple, la façon dont l'auteur se sert du concept en neuroscience de mémoire sensorielle est particulièrement brillant. Sans jamais avoir besoin de jouer les professeurs ou les donneurs de leçon, l'idée est intégrée à la personnalité de Gwen qui a compris qu'en stimulant ses sens-ici, l'odorat-elle pouvait avoir accès à des jolis souvenirs qui l'emmènent loin et qu'elle tente de protéger à tout prix, parfois au détriment même de sa propre expérience dans le présent. C'est assez révélateur de la logique générale d'une partie du fond du roman, qui s'ancre dans le passé parfois en négligeant le présent, notamment dans la relation entre Gwen et sa mère. 

Ce serait dommage de révéler les choix et les merveilles du roman, mais dans toute sa progression, le travail d'Armand fournit un récit presque organique tant il est bien construit, il n'est dénué ni de grandes émotions qu'on a de temps en temps au bord des yeux, ni de l'humour bien senti et malin de l'auteur. Et, comble de l'audace ici parfaitement utilisé, Armand Henderycks se permet ici de donner des coups de massue bien sentis dans le 4eme mur, et de s'intégrer dans son œuvre sans pour autant que ce ne soit l'expression d'un égo mal placé, mais plutôt une envie malicieuse de recadrer les codes trop étriqués. C'est tout à fait efficace, et même plutôt jouissif. 

Enfin, comment ne pas apprécier les références et les inspirations, parfaitement intégrées, et qui, à elles seules d'un voyage culturel dans les passions de l'auteur. On a plaisir à se laisser guider par notre auteur-navigateur qui nous promène entre les rivages de son plus beau roman, à mon sens. Même si la fin est douce-amère, elle privilégie la pureté des émotions à une forme de facilité, ce qui est tout à fait à l'honneur de l'auteur. On garde ainsi les personnages longtemps sur le cœur. 

Si vous n'avez pas connu la joie de finir l'année avec La Liseuse, offrez-vous alors le bonheur de commencer la suivante avec. Pourvu qu'elle soit aussi belle et riche que ce roman merveilleux...

La note :


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