SERVICE PRESSE SIMPLEMENT PRO : Armand Henderyckx / L'amour est plus fort que tout

 Peinture sans demi-mesure d'un homme imparfait animé d'une envie de faire mieux 



Le pitch :

Bébé abandonné dans les toilettes et trouvé par une bonne étoile, puis enfant adopté par des parents au coeur gros comme ça, Sacha grandit avec une idée précise de ce que la vie est supposée être, et peut-être pas la meilleure. Mari de pauvre qualité, dirigé par une soif de réussite et de sexe, Sacha blesse les gens autour de lui sans vraiment y faire attention. Il profite, sans réaliser que le vent est en train de tourner. Quand sa fille chérie à la santé si fragile arrive au monde, il est temps pour lui de commencer à essayer de se lancer dans une quête de rédemption imparfaite, et mesurer les limites réelles du coeur humain. Jusqu'où aura-t-il la capacité d'aller par amour ? Cet homme capable du pire est-il aussi capable du plus beau ? 

L'avis général : 

L'Amour Est Plus Fort Que Tout est un roman stupéfiant, sur de nombreux plans. 

Tout d'abord sa forme. Armand Henderyckx signe quasiment un genre hybride de par son utilisation de presque didascalies dans ses dialogues, qui, de ce fait, se rapprochent presque d'échanges de théâtre. L'auteur se sert de cette particularité pour insuffler des émotions, des sentiments et des passions à la façon dont les personnages se parlent et se répondent. Si, de prime abord, cette spécificité est étrange, on s'y fait très vite, et après quelques pages, l'approche presque scénaristique emporte le lectaire dans le coeur du roman qui palpite si fort. 

Il faut aussi saluer l'audace de l'auteur qui s'empare d'un personnage très imparfait, et n'hésite pas à ne rien nous épargner de ses errances, de ses erreurs, voire même de ses éclats d'inhumanités. D'abord présenté comme ce père aimant et terrifié par la mort, Sacha est petit à petit déconstruit par Armand pour le présenter comme cet être vile, abusif, manipulateur, obsédé, puis, une fois ce portrait tout sauf flatteur dressé, il s'amuse à mettre des coups de poing de sa plume dans ce portrait tout sauf flatteur pour y déposer des qualités, des failles, des blessures, des moments où il déborde d'amour. A la fin du roman, après cette conclusion sidérante (et que je refuse catégoriquement de spoiler !), on garde sur le bout de l'âme l'impression d'un personnage éminemment humain dans tous ses paradoxes, dans sa façon de blesser les gens, mais aussi dans sa façon de rechercher une forme de pardon quand la vie reprend ce qu'elle lui a donné. 

Ce roman est fleuve, sans totalement l'être. Il couvre la vie entière de plusieurs personnages, mais il ne les raconte pas dans leur intégralité parfaite. Il sélectionne soigneusement les moments importants, il propose un album photo de gens qui ne vont pas avoir une vie tranquille. C'est une représentation assez enlevée de ce que l'existence humaine est, avec ses immenses joies, ses très grandes peines, ses moments de rage, ceux de folie, et la façon dont la vie nous transforme tous en funambules. C'est aussi une peinture tendre de la paternité, et de l'amitié, et un peu moins tendre de la vie de couple en général. Non que cela agisse comme une dénonciation de celle-ci, mais plutôt comme la photographie un peu désabusée des réalités qu'on lisse du plat de la main. Les histoires d'amour sont aussi des histoires de compromis, où l'on risque de se blesser et blesser les autres sans en être conscient. 

Le style de l'auteur est particulièrement fluide, très souple, très imagé, riche d'u vocabulaire précis et profond. Le roman se lit avec plaisir, et l'histoire est tantôt bouleversante, tantôt angoissante, tantôt triste, tantôt prompt à enrager le lecteur. Ressentir de l'empathie pour Sacha est parfois très compliqué, voire impossible, mais en lieu et place d'envie de claquer le roman sur le coin d'une table et de laisser tomber, on persiste, parce qu'Armand Henderyckx ne charge jamais son écriture de manques de subtilité pour faire comprendre les nuances de Sacha. Au contraire, l'auteur traite ses lectaires comme suffisamment intelligents pour comprendre les choses par eux-mêmes. Le trait n'est jamais forcé, les émotions ne sont jamais imposées. Tout est fantastiquement construit et riche d'une intelligence émotionnelle indéniable. 

Pour conclure, ce roman est une belle aventure humaine, qui provoque la réflection sur la façon de mener sa vie en faisant le moins de dommages possibles, et sur les pistes de rédemption qui s'offrent toujours à nous. Et puis, surtout, impossible d'oublier cette fin incroyable. A lire pour tous ceux et toutes celles pour qui la lecture est avant tout une histoire d'humanité. 

Ellexa a aimé...

  • L'audace de l'auteur dans sa redéfinition du genre littéraire et dans l'intégration d'intentions dans les dialogues 
  • Ce personnage hautement imparfait à qui on laisse un espace pour se racheter, même mal 
  • La gestion des relations physiques qui ne frôlent jamais la ligne de la vulgarité 
  • L'amour qui coule de chaque chapitre comme une fontaine 
  • Les petites citations qui font incroyablement impact 
Ellexa a moins aimé...
  • Un petit manque de vraie romance qui aurait équilibré les errances de Sacha, comme par exemple développer un peu la relation entre Justine et Nathan 
Note finale :

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